L’hippothérapie


L’hippothérapie est une stratégie de réadaptation qui se base sur le mouvement tridimensionnel du cheval, lequel reproduit le mouvement de marche de l’humain. Cette discipline est pratiquée par des ergothérapeutes, physiothérapeutes et orthophonistes qui ont reçu une formation préalable. L’hippothérapie permet l’intégration de plusieurs patrons neuro-moteurs et de processus sensoriels. Le rapport avec le cheval est d’une importance primordiale et devient le moteur de la relation thérapeutique.

Les bienfaits de l’hippothérapie sont considérables. Cette approche s’adresse à la personne dans sa globalité. Au plan physique et moteur, l’hippothérapie améliore le contrôle du tronc et de la tête, la posture debout, l’équilibre, la coordination, la conscience corporelle, la souplesse, la force des membres inférieurs, l’amplitude des mouvements, la force musculaire, etc. En plus d’avoir un très fort potentiel thérapeutique, l’hippothérapie tire sa richesse de l’utilisation d’une activité de loisir agréable et significative. Ainsi, sans en prendre toujours conscience, le client évolue et atteint des objectifs, dans un environnement nouveau, stimulant et contrôlé par des professionnels de la réadaptation spécifiquement formés.

Les changements induits par le cheval et par l’interaction entre celui-ci et le cavalier peuvent ensuite être généralisés à une vaste gamme d’activités quotidiennes, ce qui contribue à aider le client à évoluer dans ses divers milieux de vie.

Clientèle cible : Toute personne (enfant de deux ans et plus, adolescent, adulte et personne âgée) présentant une perte d’autonomie en lien avec une déficience. Les diagnostics les plus souvent rencontrés sont:

• Déficience motrice cérébrale (DMC) ou paralysie cérébrale

• Trouble du spectre de l’autisme

• Retard global de développement

• Déficience intellectuelle, trisomie

• Dyspraxie motrice
L'hippothérapie

L’hippothérapie et l’équitation thérapeutique. Existe-t-il une différence?

Au Québec, les différentes approches thérapeutiques utilisant le cheval prennent de l’ampleur, mais demeurent méconnues et confondues. Les conséquences reliées à cette méconnaissance sont importantes.

Le terme hippothérapie est issu de la racine grecque « hippos », qui signifie cheval. L’hippothérapie se définit comme une stratégie de réadaptation qui se base sur le mouvement tridimensionnel du cheval, lequel reproduit de façon très similaire le mouvement de marche de l’humain. Cette approche permet l’amélioration de plusieurs fonctions neuromotrices et de processus sensoriels.

Lors d’une séance d’hippothérapie, le mouvement du cheval est modulé selon les demandes et analyses du professionnel de la réadaptation afin de permettre l’atteinte des objectifs thérapeutiques fixés lors d’une évaluation initiale préalable. Le client est habituellement monté à cheval à l’aide d’une rampe d’accès. Il est assis sur un tapis, sans selle, ce qui favorise le transfert du mouvement et de la chaleur du cheval vers le cavalier.

L’hippothérapie est une modalité exclusivement réservée aux professionnels de la santé. Les ergothérapeutes, physiothérapeutes et orthophonistes ayant reçu une formation et une accréditation de l’Association Américaine d’Hippothérapie (AHA) sont les seuls habilités à exercer l’hippothérapie.

L’expression équitation thérapeutique est définie par l’Association Canadienne d’Équitation Thérapeutique comme représentant « toutes les formes d’activités équestres conçues à l’intention des personnes présentant une déficience ». Il s’agit d’une technique d’enseignement de techniques équestres régulières à une clientèle présentant des besoins particuliers.

La pratique de ce sport peut apporter des bienfaits d’ordre physique, cognitif et émotif mais ne vise aucunement l’atteinte d’objectifs thérapeutiques spécifiques. Le cavalier effectue sa séance sur une selle et peut éventuellement contrôler son cheval à l’aide de rênes.

L’équitation thérapeutique est effectuée par des instructeurs d’équitation thérapeutique certifiés par l’Association Canadienne d’Équitation Thérapeutique (ACET).

Les professionnels de la santé qui réfèrent se doivent de bien cibler la clientèle. Certains clients bénéficieront davantage de l’une des approches tandis que d’autres peuvent présenter des contre-indications importantes à faire de l’équitation thérapeutique. En effet, la transmission importante d’inputs neuromoteurs de même que l’adoption de diverses positions à cheval peuvent contribuer à maintenir de mauvais patrons de mouvements, à augmenter des schèmes spastiques anormaux, à contribuer à une subluxation de la hanche ou encore à des lésions cervicales. Il importe ainsi de faire une analyse risques/bénéfices approfondie avant toute référence, principalement pour les clientèles présentant des troubles neuromoteurs ou neurodéveloppementaux.

Les parents doivent s’informer adéquatement sur les services offerts dans les centres qu’ils consultent. S’ils recherchent des services de réadaptation, ils doivent s’assurer qu’un ergothérapeute ou un physiothérapeute certifié est responsable de la séance d’hippothérapie. S’ils recherchent une activité de loisir avec des bienfaits généraux au niveau moteur, cognitif et émotif, l’équitation thérapeutique est le service adéquat. Il importe par contre de s’assurer que les séances sont offertes par un instructeur accrédité par l’ACET et que le suivi en équitation thérapeutique n’est pas à risque de maintenir ou d’aggraver certains conditions neuromotrices.